Commentaire posté sur Area51 en novembre 2008, ce texte est une forme de confession personnelle de l'être en quête face au jugement de l'entourage. Ceux qui cherchent les vérités se reconnaîtront, ce récit explique la solitude engendrée par les recherches personnelles, la condamnation et la moquerie de ceux qui ont encore "l'esprit fermé".

Aujourd’hui j’ai 41 ans et à la suite du visionnement du reportage cité plus haut le dossier « vie extraterrestre » a été déterré. Commence alors une quête sinueuse, le plus souvent en utilisant le web comme source d’informations. L’Internet, quel formidable outil de communication et d’informations, mais aussi quel horrible dépotoir de tromperies, de faux, de mensonges et d’informations douteuses. La tâche est ardue, il faut en premier lieu identifier les sources d’information, trouver les canaux sérieux, les réseaux de gens qui, comme moi, sont en quête de savoir en conservant toujours le doute et le scepticisme. Je pense n’être pas le premier à avoir un temps buté sur des allumés qui annoncent plein de prédictions et de choses qui devraient arriver à l’humanité ces prochaines années. Heureusement ce temps ne dure pas, car il ne fait appel qu’à la foi, ce qui n’est pas mon parcours souhaité. C’est ainsi que je prends rapidement connaissance des histoires gravitant autour de l’an 2012, année de la fin du calendrier maya et de plusieurs convergences d’oracles annonçant tantôt la fin du monde, l’apocalypse, ou encore l’élévation de la planète à un nouvel état de conscience. J’avoue que quelques jours j’ai été bouleversé par mes lectures, et qu’au début d’une quête, tomber sur ce genre d’informations a un certain goût vibratoire qui permet des réponses rapides et faciles. Néanmoins le temps passe et la quête continue. Je garde de cette première expérience le simple fait scientifique que le 21 décembre 2012 et pour la première fois depuis 26'000 ans, le soleil se lèvera pour se joindre à l'intersection de la Voie lactée et du plan écliptique. Cette année marque la fin de trois cycles : 26'000 ans, 5'125 ans et 13 ans, ce qui n’est rien pour l’univers mais beaucoup pour nous qui vivons maintenant. La question qui reste en suspens est comment les mayas pouvaient-ils avoir de telles connaissances astronomiques au point de construire un calendrier qui prévoit des centaines d’années à l’avance les éclipses solaires et lunaires, pourquoi ce calendrier s’arrête-t-il précisément le 21.12.2012 ?? Je n’ai pas à ce jour de réponse satisfaisante, ne pouvant me permettre d’exclure une quelconque théorie en la matière je reste totalement ouvert et ignorant.

Mais voilà, c’est là que commencent quelques ennuis. J’essaie dans l’ensemble de ma vie d’être vrai au maximum, donc je n’ai pas hésité à parler de tout ceci avec un certain enthousiasme à mon entourage, notamment à ma compagne. Très rapidement je me suis heurté à son côté terre à terre qui a réfuté avec violence l’ensemble de mes dires. Pourquoi pas? me direz-vous, sans compter qu’avec une confrontation il nous est important et nécessaire d’approfondir les recherches afin simplement de trouver plus de réponses et ne pas passer pour un fou. Je me suis donc penché avec plus d’assiduité sur le thème pour ne récolter au final que des fantasmes autour de cette date.

La quête se poursuit, je me suis concentré sur pas mal d’écrits, je suis retourné dans les lectures des textes sacrés, de récits et de d’interprétations de ces textes. La vie reste un mystère à ce jour. Deux positions peuvent être entrevues: la première est de ne pas se poser la question du pourquoi la vie, de continuer à vivre selon les schémas qu’on nous sert et au sein desquels nous avons été formatés, la deuxième position consiste à se poser la question, j’en suis…

Alors quand vous vous posez cette question et que vous entamez une quête personnelle, prenez garde à l’échafaud. N’est-il pas plus confortable de s’assoir sur la civilisation humaine et d’en consommer les bienfaits? Je suis certain de cela. Voltaire disait qu’il aurait été bien plus heureux en étant plus bête et moins lettré. Alors pour les humains en quête de savoir dans ce domaine la tâche est dangereuse, car elle fait appel aux grands questionnements qui restent en suspens: dieu, le chaînon manquant, les grandes oeuvres humaines restées inexpliquées comme les pyramides ou encore les plaines de Nasca, les agroglyphes,les témoignages autour d’appartitions lumineuses dans le ciel, etc. L’humain moderne n’a pas été préparé à ces questions et se contente avec une certaine arrogance de se croire maître sur cette planète, quitte à parfois se substituer à ce qu’il appelle dieu dans les applications notamment génétiques et nucléaires. Quel confortable position que celle de ne pas lever la tête vers l’univers et d’en ignorer volontairement les secrets. Alors ces humains-là croient que la vie et l’amour sont des choses dues par je ne sais pas quelle providence, le bonheur terrien devient l’unique quête, malheureusement par la consommation de biens. Il n’est pas difficile de se rendre compte que ce type d’approche crée des civilisations-cancers pour la planète, l’humain a opté pour le bonheur égoïste sans même se préoccuper des générations à venir, il détruit et vide la planète de ses ressources dans le simple but d’assouvir sa soif de consommation. Il va de soi que nous sommes dans l’erreur et qu’il faut penser pour une autre façon de vivre.

Mais voilà, comme à chaque fois dans l’histoire que certains hommes présentent de nouvelles théories, découvertes ou révélations scientifiques révolutionnaires, ils sont confrontés aux autres hommes pré-formatés et consommateurs à la foi inébranlable. Pour la plupart c’est l’échafaud, voyez ce pauvre Copernic mort de n’avoir pas vu que l’humain était loin de pouvoir écouter sa découverte de planète ronde et non plate, il a fallu 400 ans pour lui donner enfin raison, car scientifiquement il ne pouvait en être autrement. Cette anecdote m’interpelle sur les établis de l’église qui dans ce cas se sont vus bien ébranlés, mais qui continuent de nos jours à prôner des « vérités » et à formater les humains dans ces croyances. Je le dis ici, et je mets en garde tout être qui veut s’aventurer dans la quête de ce qui nous lie à l’univers, prenez garde, vous êtes sans doute sincères et vrais, vos découvertes méritent d’être racontées, mais la plupart du temps vous aurez en face des sourires moqueurs et des jugements tout faits qui très rapidement vous feront passer pour un fou. Le paradoxe de tout ceci est que l’enquêteur soulève des questions, s’ouvre aux réponses, reste dubitatif malgré tout face aux explications non scientifiques et ne se décourage pas pour autant, il est par définition un sceptique qui transcende les fondements acquis. Ce n’est pas le cas de l’audience, les humains pré-formatés sont sûrs d’eux, ils réfutent avec force toute affirmation ou questionnement qui viendrait perturber leurs acquis, ils tournent à la dérision toute forme d’exploration liée à l’existence extraterrestre. N’est-ce pas singulier?

Pour moi les choses ont vite commencé à prendre une tournure partisane. J’en veux comme preuve l’assiduité de ma compagne à rassembler des gens contre mes dires, l’acharnement à rester dans le non-questionnement, à persévérer dans une position qui ridiculise les objets de mes recherches en prétendant avec force que les gens comme moi sont passés de l’autre côté de la folie. Alors j’ai décidé de me taire, car j’ai essayé tant bien que mal d’expliquer les étapes que je traversais dans ma quête, je n’ai toujours obtenu que rires et regards au ciel pour me signifier la bêtise dans laquelle je m’embourbais. Malgré cela je ne puis me contenter de rester dans l’inconnu et je continue mon chemin. La solitude devient alors seule complice de mes recherches et le fait de ne pouvoir partager et de ce partage tirer de nouveaux axes de quête ou simplement des expériences vécues me permettant d’avancer, la tâche devient encore plus ardue.

Aujourd’hui je subis avec force le bloc impénétrable du refus de l’autre, je me fais ridiculiser lors de discussions amenées sur la table avec des invités, tout cela dans le simple objectif de me faire dire enfin que tout cela n’est que bêtises et qu’il faut arrêter d’en faire récit. Comme si le simple fait d’être en quête constituait un mal à autrui. Ce week-end j’ai vécu une expérience du genre assez brutale où les convives à table m’ont poussé à parler avec ferveur du sujet en amenant des arguments tels que « on s’en fout, de toute façon la vie s’arrêtera dans 4 milliards d’années avec l’extinction du soleil ». Comme je m’efforce d’être vrai je n’ai cessé d’invoquer plus d’ouverture d’esprit dans ce domaine, on m’a très vite catalogué de fondamentaliste. Je mentionne aussi la qualification de « créationiste » prise en pleine figure lorsque j’ai eu le malheur de parler du chaînon manquant et de la possibilité d’une intervention extérieure dans la création de l’humanité. Pas joli du tout!

Alors si j’écris ces quelques lignes, c’est d’abord pour moi, pour me laver un peu de ces mauvais moments qu’on me fait traverser, pour recadrer sur le fait que toute quête liée au sens de la vie ne constitue en aucun cas une atteinte à autrui, un mal en soi, et enfin, pour communiquer aux autres la délicatesse encore actuelle dont il faut faire preuve dans ce genre de discussion. Je décide après cette très mauvaise expérience de ne répondre que par des questions et de tâcher d’identifier au plus vite la qualité de l’audience. Il ne sert à rien d’affronter les sûrs d’eux qui n’ont aucune envie de se poser des questions. Assumer sa solitude dans ce genre de quête devient comme la qualité première, et je comprends le silence des hommes face au problème, même ceux qui ont vécu une vraie expérience liée au sujet restent muets très longtemps, leurs affirmations ou témoignages passent vite pour des arguments expliquant leur folie.

Pour résumer le point de mes recherches aujourd’hui, je n’ai pas de réponses claires. Sans doute n’en aurai-je jamais, quand bien même j’aurais la chance de vivre une expérience forte en la matière. Et si c’était le cas et que des réponses m’étaient données je ne serais pas dans une position facile car plus on affirme plus on est considéré comme fou et mis à l’échafaud, les réponses ne seraient qu’acquis personnels que je ne pourrais partager qu’avec une infime partie de l’humanité. Au niveau de ma foi personnelle je suis tout de même convaincu de quelques points:

1. la vie est une réalité de la création, elle est universelle et non exclusive à notre planète
2. d’autres civilisations intelligentes existent et nous rendent visite
3. l’homme et les êtres vivants génèrent une conscience collective qui appartient à notre planète, comme le caractère individuel de chaque être lui appartient
4. l’humanité a eu par le passé des échanges avec d’autres civilisations dans les domaines technologiques et de connaissances universelles
5. l’amour est intimement lié à la problématique de la vie et constitue une voie à suivre

Ca ne fait pas gros après des kilomètres de lecture, ce ne sont pas des réponses scientifiques, juste des croyances de plus en plus soutenues, de ce fait je suis ouvert à leur remise en question. Il faudrait écrire bien des livres pour étoffer chaque point cité plus haut, ce n’est pas l’objet de ce petit récit, mais il est à préciser tout de même que la sagesse de certains hommes dans toute l’histoire de l’humanité rassemble au moins deux ou trois de ces points.

Pour terminer et rester dans l’objet qui m’anime ce jour, la quête du sens de la vie jette un pavé dans la mare de la foi religieuse ou athée inébranlable, de l’organisation sociologique humaine, des formats acquis et de toute la domination humaine que notre civilisation tente de verrouiller depuis des millénaires. On entre dans un domaine qui se retourne très vite contre soi par le rejet des autres. Prenons donc garde de ne point trop en dire, d’identifier les personnes avec qui on peut juste partager nos expériences, de conserver malgré tout la force de continuer à vivre avec les « sûrs d’eux » en les aimant pour ce qu’ils sont avec toute la tolérance que nous pouvons manifester.

Si vous êtes comme moi en quête, dites-vous bien que malgré votre sincérité et votre véracité, il sera toujours plus simple de s’accorder avec les autres dans les domaines purement factuels de la consommation et des questions naïves liées à la pollution, au moins on sait que l’humanité a des chances de sauver les meubles pour le bien de nos enfants en ne comptant que sur elle-même. Notre effort à nous les enquêteurs est de continuer à donner notre confiance à ceux qui retirent progressivement la leur en vous tamponnant de fou.

Voilà, au bout de ces lignes ça me fait le bien que j’espérais. Aussi est-il plus simple de bien réfléchir en couchant des écrits plutôt que d’essayer d’avancer par le verbe où finalement nous sommes bien incapables d’exprimer la profondeur de réflexion. Aujourd’hui je me sens bien seul, mais je suis convaincu du bien fondé de mon parcours, et malgré tout, mon quotidien n’a pas changé, dodo-métro-boulot continuent de m’animer car je vis ici avec tous les autres dans ce schéma encore vital. Sans doute ma vie affective actuelle n’arrivera pas à se remettre des perturbations causées par mes récits, c’est sans doute que cela doit être ainsi…

Courage donc, obstination, scepticisme et surtout silence intelligent."

Orlandres

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