Nous voici arrivés dans une année dite «maître-nombre», 11/2 (2009, 2+9=11, 1+1=2). Une année durant laquelle nous sommes appelés à relier ce qui semble opposé ou séparé, en y reconnaissant la complémentarité. Elle nous «invite» à coopérer, sans nous appuyer constamment sur autrui ou rechercher un avantage quelconque. Nous sommes censés nous détacher peu à peu de la forme pour nous rapprocher du fond, tout en faisant confiance à nos inspirations.

Ce qui importe, c’est le «champ» qui naît entre deux êtres, ce «nous» qui leur permet par la suite de se transformer s’ils veulent bien se laisser «fertiliser». Personne n’est une île et tout est interdépendance; il est temps que nous le reconnaissions!

Nous voici arrivés dans une année dite «maître-nombre», 11/2 (2009, 2+9=11, 1+1=2). Une année durant laquelle nous sommes appelés à relier ce qui semble opposé ou séparé, en y reconnaissant la complémentarité. Elle nous «invite» à coopérer, sans nous appuyer constamment sur autrui ou rechercher un avantage quelconque. Nous sommes censés nous détacher peu à peu de la forme pour nous rapprocher du fond, tout en faisant confiance à nos inspirations.

Ce qui importe, c’est le «champ» qui naît entre deux êtres, ce «nous» qui leur permet par la suite de se transformer s’ils veulent bien se laisser «fertiliser». Personne n’est une île et tout est interdépendance; il est temps que nous le reconnaissions!

Le même principe opère entre nous en tant qu’individu et une situation quelconque: Que génère-t-elle? Et quelle conclusion puis-je en tirer?

Ce qui nous conduit à la philosophie orientale du yin et du yang, maintenant bien établie dans notre monde occidental, qui exprime la dualité et la complémentarité universelles. Un pas de plus et nous voici arrivés à «nos» quatre éléments: l’Air, le Feu, l’Eau et la Terre. Ces éléments ont toujours été divisés en deux groupes: Le Feu et l’Air sont considérés comme yang, actifs, extravertis, «masculin», en lien avec l’électricité. La Terre et l’Eau correspondent au yin, sont réactives ou passives, introverties, «féminin», liées au magnétisme.

Au premier abord, nous avons l’impression de connaître parfaitement ces quatre éléments et, à l’occasion d’un micro-trottoir à ce sujet, la plupart des gens répondraient précisément et s’étonneraient même de cette question! D’autres considéreraient le concept des quatre éléments dépassé depuis belle lurette, la science moderne ayant établi des tableaux de classifications comprenant un nombre beaucoup plus grand d’éléments chimiques! Cependant, cette même science nous décrit également les quatre états de la matière: gazeux (rapport à l’Air), plasma (Feu), fluide (Eau) et solide (Terre). Mais, nous ne pouvons nous attarder aux seuls aspects physique et chimique des éléments, à moins de réduire toute la Création (nous, humains, inclus) uniquement à la physique et à la chimie! Nous ne pourrions pas davantage nous limiter à nos seuls sens pour saisir la signification profonde des éléments car, s’ils sont indispensables à notre compréhension de la réalité, ils demeurent néanmoins trop restrictifs.

Les quatre éléments se réfèrent aux forces vitales, aux constituants fondamentaux qui «façonnent» les structures matérielles et organiques de la Création tout entière. Ainsi, ils «oeuvrent» également en nous, humains! Parallèlement à leur approche «statique», ils nous aident à décrire des forces dynamiques essentielles à la Vie. C’est pourquoi la plupart des traditions philosophiques, religieuses ou mythologiques incluent une énergie primaire (Prima Materia) qui se scinde pour devenir accessible, comme un transformateur électrique. Que cette énergie primaire soit appelée Grand Esprit, Ether, force vitale, Dieu, Allah, prana, etc., ses caractéristiques essentielles sont (et ont été) sensiblement les mêmes pour toutes les cultures. Idem pour le «résultat» de la scission: les noms donnés aux éléments eux-mêmes varient! Par conséquent, les quatre éléments ne se réduisent pas non plus à de simples symboles ou à des concepts abstraits. Ils comprennent tout ce que nous percevons et expérimentons dans nos vies. A commencer par les quatre besoins principaux de tout organisme évolué: l’Air, l’Eau, la Terre (nourriture) et le Feu (lumière et chaleur).

Pour citer d’autres exemples, «écoutons» les anciens Grecs. Leur philosophie présentait une équivalence entre les quatre éléments et les quatre facultés de l’être humain: morale (Feu), esthétique, spirituelle (Eau), intellectuelle (Air) et physique (Terre). Une corrélation avait également été établie avec les quatre tempéraments humains spécifiques (colérique, flegmatique, nerveux et mélancolique). Et le Christianisme attribue chacun des éléments à un évangéliste, comme maintes chaires, vitraux ou tableaux dans plusieurs cathédrales et églises en témoignent: St. Marc (Feu), St. Luc (Terre), St. Matthieu (Air) et St. Jean (Eau).

L’ÉTHER
L’Ether se situe au-delà de toutes les catégories. Il est le Centre et le Vide, l’Origine, la Source, synonyme d’Immuabilité, d’Eternité, de Principe Ultime. Très difficile à percevoir pour nous humains, nous nous créons des images. Même s’il est écrit dans les livres de Sagesse qu’il faut s’en abstenir! Pour devenir plus accessible, cet Etre Pur non manifesté va donner «naissance» - et, dès qu’il y a manifestation, il y a mouvement - à des rapidités vibratoires différentes.

Penchons-nous maintenant sur une analogie: chacun/e se trouve souvent face à des problèmes ou des situations auxquels il/elle ne voit rien. Nous cherchons une réponse à une interrogation ou à un défi, mais au début du processus, c’est le «blanc» ou l’écran reste noir, c’est selon! Dans la Genèse, cet état correspond à «la terre qui  était informe et vide». A un moment donné, ô miracle, nous «entendons» quelque chose. Il est ici question de «l’ouïe intérieure», même si nous pouvons également entendre une réponse par notre ouïe «normale» nous permettant ensuite de comprendre... Et nous voici arrivés à l’élément Air. Le Grand Esprit s’est scindé en nous insufflant un élément nouveau ou une idée auparavant inconnue. Nous parlons alors d’inspiration... Peut-être est-elle même «arrivée» à notre insu. Car parfois, nous avons déjà oublié la question et sommes passés à d’autres préoccupations.

L’AIR
L’élément Air est donc la première manifestation du ralentissement vibratoire de l’Un. Il est le principe sous-jacent au souffle respiratoire, au mouvement de l’air, ainsi qu’aux réactions entre les diverses fonctions du corps, voire entre le corps et l’atmosphère ambiante. Grâce à cette première manifestation, une fois sortis du ventre de notre mère, nous commençons à respirer. La respiration est notre premier «acte» en tant qu’être indépendant du système maternel, Savons-nous que ce n’est pas nous, volontairement, qui respirons? En réalité, il serait plus juste de dire que «nous sommes respirés»!
L’Air est aussi conducteur des énergies psychiques. Ne dit-on pas qu’un ange passe lorsque nous avons soudainement une idée lumineuse? Ou quand nous saisissons clairement ce que notre interlocuteur essaye de nous faire comprendre? Cela fonctionne dans les deux sens et les deux personnes en présence sont «touchées» par cette fraction de seconde d’unité, De même, lorsque nous sommes profondément «touchés» par une naissance, un coucher de soleil ou de la musique, au sens «fluidique», psychique du terme.

C’est également grâce à la première manifestation, l’élément Air, que le vent souffle, que le feu brûle, que l’eau coule et que la terre tourne, Et ce sont les «courants nerveux» qui actionnent toutes les fonctions du corps et toutes celles de la pensée. En effet, les courants «mobiles» ou les ondes mettent en rapport tous les éléments de l’Univers. N’est-il pas dit que le Grand Esprit souffle partout?

Le but du processus n’est pas de garder nos idées «captées», car chacun/e de nous a sa contribution à apporter à l’élargissement de la conscience humaine et à l’évolution de la vie sur cette terre. Les idées (le Verbe) deviennent parole, afin de «circuler». C’est ainsi que nous arrivons au prochain élément.

LE FEU
En quelque sorte, le feu naît de l’Air car la chaleur naît du mouvement. C’est l’élément cosmique sous son mode impulsif et il opère par la transformation ou par la transmutation de toutes choses. Par analogie, suite à l’inspiration (Air), une lumière (Feu) jaillit et l’idée peut être «mise en paroles» pour être exprimée. «Au commencement était le Verbe» nous dit St Jean (dans certaines traductions, c’est même déjà la Parole!). N’avons-nous pas tous fait l’expérience de la compréhension réelle d’une idée, après que celle-ci ait été exprimée? Aussi longtemps qu’elle «pédalait» dans notre tête, le «tilt» ne pouvait se faire! Comme les idées changent et évoluent continuellement (p. ex. notre échelle de valeurs d’hier est déjà surannée aujourd’hui), l’élément Feu est également lié au sacrifice. Il symbolise et consacre le développement de la Vie sous toutes ses formes, y compris humaine. En effet, nos existences sont une succession de sacrifices transformateurs destinés à accroître en nous la connaissance. Nos vies sont jalonnées de naissances, de morts et de renaissances (ou résurrections) continuelles. Pour ne parler que des plus évidentes: nos différentes tranches d’âge! La Vie est inséparable du sacrifice, même si dans notre langage commun nous nous servons d’autres mots comme la fin, la mort, la disparition, la chute, le dépassement.

Le Feu nous parle du rythme même de la Vie, impensable sans sacrifices constants. Si nous réfléchissons un instant, nous réalisons que des formes de Vie dites inférieures, comme les végétaux et les animaux, se «sacrifient» pour nous nourrir et nous donner de l’énergie.

Dans un autre registre lié au Feu, nous connaissons tous ces peintures où figurent des saints avec l’auréole autour de leur tête. Les saints se sont consacrés à une vie «dans l’Esprit». Consumés par le Feu Sacré, ils ont sacrifié leur vie personnelle et égoïste afin de témoigner d’autres réalités. Quant à nous, communs des mortels, nous rayonnons de vitalité lorsque nous sommes alimentés par le feu de la passion. Malheureusement, il n’en résulte pas automatiquement une réelle sublimation de nos égoïsmes! C’est pourquoi le feu de la passion ne peut durer. Un «mouvement» qui se propagerait à l’infini, sans rencontrer d’obstacle, conduirait à l’épuisement progressif. Raison pour laquelle apparaît la troisième étape vibratoire qu’est l’Eau.

L’EAU
Afin que les idées (et paroles) ne circulent pas indéfiniment, devenant alors stériles, et pour permettre à l’Un qui s’est scindé d’évoluer vers le tangible (le Verbe qui devient chair), il est nécessaire que le Feu rencontre une autre manifestation d’énergie. D’où résultera à la fois un choc ou un contre-coup conduisant vers une interaction. L’Eau est un élément réceptif, fécondant mais également dissolvant. Par son attraction magnétique, il joue à la fois le rôle d’obstacle, de conducteur et de réceptacle. C’est grâce à lui que peut s’accomplir l’interaction intérieure. Sa fonction est donc prééminente dans toute naissance et dans toute création (l’Esprit de Dieu qui planait au-dessus des Eaux). L’Eau est l’élément du baptême, sacrement de la «naissance à l’Esprit». L’Eau est porteuse de germe, elle est la mer-mère, la matrice cosmique, l’océan des potentialités infinies. Car les idées «émanant» de l’Esprit doivent prendre forme à un moment donné. Nous savons tous que si elles ne sont pas suivies d’actes, elles ne servent pas à grand-chose. 

Mais elles doivent d’abord germer pour ultérieurement porter leurs fruits.
L’Eau n’est cependant pas l’essence du germe, car elle contient les germes de toutes choses à l’état latent. C’est pourquoi elle est également liée au non conscient. Elle est l’élément ou le milieu qui rend possible la germination. Pour illustrer ce qui n’est pas si facile à comprendre: un foetus (germe) porté par l’eau dans l’utérus de la mère jusqu’à ce qu’il soit prêt à naître, n’a pas «reçu sa vie» de son père et de sa mère. En revanche, ses parents lui «donnent naissance», la mère ayant la part la plus active dans ce processus. Et nous voici arrivés au «dernier» élément, le plus «lent» vibratoirement parlant.

LA TERRE
Elle est l’élément réceptif plastique et correspond au caractère réceptif de la Substance. L’Energie-Conscience, portée par le courant Air, douée d’activité par l’élément Feu, flottant en tant que germe dans l’Eau, est finalement attiré par la Terre afin de prendre forme et de se manifester. L’élément Terre est cette arche solide, le réceptacle qui permet aux germes de prendre corps. Pour devenir qui nous sommes. Nous devons aussi séparer nos eaux, c’est-à-dire quitter notre flottement dans les myriades de potentialités, afin de donner continuellement forme à une idée ou une vision. Ce qui distingue l’Eau de la Terre, c’est que la première contient tous les germes des potentialités infinies, tandis que la dernière comprend toutes les possibilités de manifestation. Car il est impossible que tous les germes deviennent pousses à tout moment... Il y a un temps pour tout! L’élément Terre est le principe de la condensation, de la stabilisation et de la réalisation formelle matérielle. Et de la réalisation au sens de «rendre réel», tangible, au sens d’accomplir ce qui doit être.

L’élément Terre est donc le champ de travail de tous les éléments, l’aboutissement de la création manifestée. Ce qui est appelé le processus d’involution. Elle est en même temps le point de départ du processus évolutif de la Vie manifestée. C’est en elle que se développent les quatre règnes: minéral, végétal, animal et humain. Et, par le règne humain (nous tous!), elle «fait retour» aux plans de la Vie immatérielle. La Lumière de l’Un (ou du Grand Esprit) doit luire dans les ténèbres de la Matière; l’élément Terre est donc le support de toutes les forces élémentaires. Le voile de l’Esprit, en quelque sorte. Au sein de la Terre, la Vie se forme, se déforme et se reforme, dans un mouvement cyclique perpétuel. En conclusion: tout ce qui existe a d’abord été pensé et tout ce qui existe suit le cycle inexorable de l’essor, apogée, déclin et fin. Cette dernière étant en même temps la case départ d’un nouveau cycle de manifestation.

«L’on ne voit bien qu’avec le coeur» dixit le Petit Prince! Nous voici à la fin d’une description, inévitablement «hiérarchique» et schématique, de réalités complexes et invisibles à «l’oeil nu». Bien évidemment, ces quatre éléments s’interpénètrent continuellement et vibrent en nous et autour de nous dans une «organisation» toujours changeante. Ils sont, tout aussi naturellement, équivalents!

Ainsi, efforçons-nous, dans cette année 2009, de modifier le regard que nous portons sur ce que nous appelons «la réalité». Nous nous enfonçons toujours plus dans une perception de la Vie tellement mécanique et matérialiste qu’il devient chaque jour plus urgent d’inverser la vapeur. Essayons de tout notre coeur de nous relier davantage au fond des choses plutôt qu’aux formes, car c’est ainsi que les germes de l’Esprit qui sont présents en latence, pourront prendre forme. Pour le bien de nous tous et celui de notre Mère, la Terre.

 

Christine, extrait du calendrier 2009, La feuille de trèfle